Friday 3rd April – Day 19

“Our own choices might not be as good as those that are made for us”, Sebastian Faulks (Birdsong)

Waking moments. Shadows annihilated by photons frantically jabbing at space. Engorged curtains, swollen with colour, regurgitate light. We lie exposed in the unforgiving starkness of day. I should never have made all those cakes. The muted hum of traffic, the leitmotif of our forgotten lives, gives way to an unprecedented sound. Birdsong. The promise of hope strikes discord with the narrow confines of current life in which control is steadily relinquished and choice is snatched from our outstretched hands. We are now in the throes of a full-blown pandemic.

Pandemic (noun): epidemic having reached the stage of global panic.

The WHO, international beacon of public health, has ramped up its response to WTF, as world leaders swear blind that they didn’t see it coming. Shortages are the new order of the day and we can’t get enough of them. Hospital shortages, supermarket shortages, the list of shortages gets longer and longer. Individual freedom is increasingly curtailed for the greater good. The notorious release form provides little relief from the enduring persecution of being cooped up with one’s own family members day-in, day-out as a frightening reversal of the pecking order is played out before astonished parents’ eyes. Homes have become hotspots of tiny despots. Miniature puppeteers, pulling our strings and shouting their demands in squeaky voices. 

The routine, the cabin fever, the folding of under-garments, the random clapping in the garden, the endless washing, the mindless minutiae that make the clock tick until the same day starts all over again (Ctrl-c, Ctrl-v). There is potential here for a parallel with life before, but I do get more washing done. An excess of outfits to choose from and no place to go.

I used to be Charlie. Now I am Schrödinger’s cat, both dead and alive at the same time. Just don’t look in the box!

Vendredi 3 avril – Jour 19

« Nos choix personnels se révèlent souvent moins judicieux que ceux qui nous sont imposés », Sebastian Faulks (Birdsong ou les Chemins du Feu) 

Moments d’éveil. Des photons frénétiques dardent l’espace dans leur quête d’anéantissement de l’ombre. Les rideaux engorgés, dégorgeant de couleurs, régurgitent la lumière. Nous livrons nos corps nus à la lumière impitoyable du jour. Je n’aurais jamais dû faire tous ces gâteaux. Le vrombissement lointain de la circulation, le leitmotiv de notre vie oubliée, fait place à un bruit inédit. Le chant des oiseaux. Lueur d’espoir en dissonance avec le confinement de notre vie quotidienne, marquée par un renoncement à toute velléité de contrôle et par un libre arbitre violemment arraché de nos mains tendues. Nous sommes englués dans les affres d’une véritable pandémie.

Pandémie (nom. f.) : épidémie qui atteint le niveau de panique mondiale.

L’OMS, organisation-phare de la santé publique, a élevé son niveau d’alerte à OMG, alors que les chefs d’État jurent la main hydro-alcoolisée sur le cœur que rien n’aurait pu permettre de prévoir la crise. La liste des pénuries dans cette société d’abondance ne cesse de s’allonger : pénuries dans les hôpitaux, pénuries dans les supermarchés, etc. 

Les libertés individuelles sont muselées pour le bien-être de tous. L’attestation de déplacement dérogatoire n’offre qu’un répit furtif dans ce sacerdoce que constitue l’élevage en batterie de nos propres enfants jour après jour, basé sur un nouvel ordre familial où les enfants prennent le contrôle devant les yeux effarés de leurs parents. Le foyer est devenu le royaume de petits despotes, de marionnettistes en culotte courte qui tirent nos ficelles en vociférant leurs exigences à grand renfort de voix suraiguës. 

Le train-train quotidien, la fébrilité du confinement, l’enchaînement des tâches répétitives – affronter les montagnes de linge sale, plier ses culottes, applaudir seule dans le jardin pour passer le temps – le tout au rythme implacable des minutes qui s’égrènent inexorablement jusqu’à ce que ne commencent à poindre les premières lueurs d’un lendemain parfaitement identique à la veille (Ctrl-c, Ctrl-v). Les réminiscences d’une vie passée s’estompent au rythme de machines à laver de plus en plus chargées. Une myriade de mini jupes à mettre mais nulle part où aller.

Avant, j’étais Charlie. Maintenant le chat de Schrödinger – à la fois mort et vivant – mais surtout n’ouvre pas la boîte ! 

7 thoughts on “Friday 3rd April – Day 19”

  1. C’est très ciselé, les détails sont de plus en plus précis, il n’y a plus de rêve, la réalité la ratrappè.
    À ce rythme les prochains épisode risque d’être sulfureux.

    Liked by 1 person

  2. J adore la façon dont tu mêles ta réalité et le « covid » avec finesse ,noirceur , poésie.
    Cela me permet de me replonger dans la réalité de la vie quand je rentres de l hôpital de mon service accueillant des patients covid
    Bravo

    Liked by 1 person

Leave a reply to Robert C Cancel reply