Tuesday 7th April – Day 24

“The life of a man is of no greater importance to the universe than that of an oyster“, David Hume

Daybreak over Couzon. The eviscerated sky is spattered crimson. I tumble headlong into deep sleep, laid out in an open casket of confinement. Eyelids flutter as brain cells flush out the horrors of the night.

REM. It’s the end of the world as we know it.

Reanimated pale and dishevelled with sunken eyes, I shuffle through to my dressing table, sacred site of daily embalming.

With chaos come new certainties:

  1. Housework is futile. When is the best time to clean under the table? Before a meal, after? Never. No-one is coming over.
  2. There is such a thing as too many clothes. No single family could ever wear all these items, split personalities included. Alas, Alice, it was a mistake to peer into the rabbit hole of dirties and wish it forever changed. The system only functions if all 3 laundry baskets remain full while a load is on, otherwise people start escaping from the closets and I start mistaking assorted piles of clothes for family members. How many children live under this roof anyway? Details, the details! My infested zomboid mind is spiralling out of control. 
  3. When in doubt, I bluff. Today I made pasta for breakfast and had alcohol for lunch. I taught my children that the sun turns into the moon at night because it seems plausible. Have you ever seen them both together? What importance do rules hold in a world that does not function outside the house? What is civilisation? What is society? What is for lunch? The unbearable lightness of being hungry. 

Despite the bluffing which I can neither confirm nor deny, I have also been unwittingly appointed Mission Coordinator aboard our NASA mission to The End of Days. We exist in a vacuum, surrounded by the same vacant faces observing the world through the filter of viewing platforms. The effect of words and actions has taken on astronomical proportions. One ill-chosen word from me sends my daughter tumbling through free space on a sure course for imminent implosion. Silent screaming ensues. 

The intensity of constantly being around each other under the pretext of being “a family” is, quite simply, unnatural. Looking on, as your own character flaws are used against you by the people literally closest to you, is frankly sickening. 

Communication is lost. Do you read me? Mickey Mouse has grown up a cow. I thought the world was my oyster, but it seems I am the oyster. Where then, is the world? 

Mardi 7 avril – Jour 24

“La vie d’un être humain n’a pas plus d’importance que celle d’une huître » David Hume

Le soleil se lève sur Couzon. Le ciel éventré éclabousse le monde de ses perles écarlates. En chute libre, je tombe dans un sommeil profond, couchée dans le cercueil-ouvert du confinement. Le battement rapide des yeux expurge les cellules cérébrales des horreurs de la nuit.

Sommeil paradoxal ou REM. It’s the end of the world as we know it. 

Réanimée, pâle et échevelée, les yeux en berne, je traîne les pieds vers la coiffeuse, lieu sacré de mon embaumement quotidien. 

Des certitudes se manifestent au milieu du chaos :

1.    Faire le ménage est une tâche frivole. Quel est le moment idéel pour nettoyer sous la table à manger ? Avant le repas ? Après ? Jamais. Plus personne ne viendra frapper à la porte. 

2.    Le concept de surabondance vestimentaire n’est pas un mythe mais bel et bien une réalité. Impossible pour une seule famille de porter tous ces habits, troubles de personnalités multiples inclus. Hélas, Alice, il ne fallait pas regarder au fond du terrier de linge sale en voulant le changer à jamais. Le fonctionnement du système n’est assuré que si les trois paniers de linge restent pleins pendant que la machine à laver tourne. Un manquement à cette règle et voilà les habits qui finissent par s’échapper tout seuls du placard pendant que je m’adresse aux tas de linge comme à un membre de la famille. Combien d’enfants vivent sous ce toit au juste ? Un détail… Mon cerveau infesté zomboïde part en vrille.  

3.    En cas de doute, je bluffe. Aujourd’hui j’ai consommé des pâtes au petit déjeuner et de l’alcool à midi. J’ai appris à mes enfants que le soleil se transforme en lune la nuit, car avouons-le, c’est bien plausible, n’étant que rarement présents en même temps. Quelle importance accorder aux règles dans un monde qui n’existe pas en dehors du foyer ? Qu’est-ce qu’est la civilisation ? Qu’est-ce qu’est la société ? Qu’est-ce qu’on mange à midi ? Affamée, et l’insoutenable légèreté de l’être. 

Malgré le bluff, que je ne peux nier ni affirmer, j’ai également été nommée à mon insu Chef de Mission à bord de notre mission NASA, cap sur La Fin du Monde. Nous évoluons dans un vide intersidéral, entourés par les mêmes visages perdus qui scrutent le monde à travers le filtre des plateformes d’observation. L’effet des mots et des gestes prend des proportions astronomiques. Un seul mot de travers de ma part et voilà ma fille projetée à travers l’infini du cosmos. Implosion imminente. Hurlement muet garanti. 

L’intensité d’une vie passée dans les pattes les uns des autres sous le prétexte d’être « une famille » va franchement à l’encontre de la nature. Voir ses propres défauts utilisés comme arme contre vous par ceux qui vous sont le plus proche, au sens propre, est franchement écœurant. 

Allô, tour de contrôle ? Vous me recevez ? Bercée par la douce illusion que le monde m’appartient, j’étais en quête de la perle rare. Je me retrouve à enfiler celles que j’ai récoltées. Suis-je vraiment de ce monde ?

4 thoughts on “Tuesday 7th April – Day 24”

  1. peut être le texte le plus terre a terre de ses épisodes,quoique bien plus sidérale aussi …le petit hommage au Major Tom de Bowie est sympas.

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